Interview décontracté et sincère de la nouvelle secrétaire générale de l’ASMAV

Qu’est-ce qui te fait te lever le matin?

La cloche de l’école des enfants à 7h50, puis mon café sur la route et ma ½ heure d’émissions politiques à la radio avant d’arriver au travail et si j’ose – dans le monde médical qui m’entoure – une petite clope ! Chère-er-s collègues, vos conseils sont les bienvenu-e-s pour m’aider sur le chemin de la rédemption.

Comment décrirais-tu ta journée de travail à tes enfants?

Cela dépend de la question des mes enfants : tu es à la maison aujourd’hui? Si oui, c’est que je travaille les dossiers de l’ASMAV, principalement depuis chez moi. Je leur dis que je travaille pour de jeunes médecins en début de carrière et que mon rôle consiste à épauler l’association qui vieille à de bonnes conditions de travail et de formation afin qu’ils exercent au mieux leur métier.

Si je leur réponds que je vais sur Lausanne, c’est la casquette de la directrice-adjointe de l’association Fleur de Pavé que je visse sur ma tête. Plus difficile d’expliquer à des enfants de 7 et 9 ans que l’association s’occupe de travailleuse-eur-s et du sexe. J’ai essayé mais je ne pense pas encore trouver les mots justes et intelligibles pour des enfants de cette tranche d’âge. Je devrai me tourner vers les canadiens qui ont un haut sens de la pédagogie pour aborder les sujets délicats. Pour l’heure, je généralise en expliquant que j’aide surtout des femmes qui viennent d’autres pays pour travailler en Suisse dans des conditions difficiles, particulières et qui se trouvent dans une situation sanitaire et financière précaire.

Quelles sont tes missions pour l’ASMAV?

Principalement je prends en charge les outils de communication de l’association (newsletter, brochures, etc.) ; je représente l’association à diverses réunions et commissions ; je veille à une bonne communication et coordination entre le bureau et les membres s’agissant d’échanges d’information, de sujets à traiter ou d’actions à mener.

Ton plus grand moment de solitude de secrétaire générale? 

Première réunion en mars suivant mon engagement en février 2018 : séance de la Commission cantonale de la politique sanitaire avec Pierre-Yves Maillard en personne à 17h30, du moins ce qu’en dit mon agenda. J’arrive pour me garer, mon natel sonne. Patrick Mangold, avocat de l’association avec qui je dois me rendre à la séance, me prévient que la séance commence : il est 17h15. Je maudis mon agenda papier qui bien sûr a inscrit la mauvaise heure, je me fais la promesse de passer illico à l’agenda électronique. Mais bon, je suis en retard. J’ai le choix d’assumer mes 15 mn de retard et d’affronter 30 paires d’yeux braqués sur moi en même temps alors que j’entre dans la salle ou d’attendre planquée la fin de la séance au café du coin pour un débriefing avec Patrick. 

Quel est le cadeau de tes rêves?

Un voyage au Japon ou une session d’’héliski au Canada.

Film inavouable préféré?

Dirty Dancing parce que je connais toutes les répliques, la BO et les chorégraphies par cœur.

Et ta chanson?

Sous les sunlights des tropiques… c’est cultissime. Les Bronzés de la chanson. En amoureux, Besoin de rien, envie de toi…Fous rires et bonne humeur assurés..

Ton péché mignon culinaire?

La cuisine marocaine …Tout ! Les pâtisseries, surtout les cornes de gazelle …la pastilla au pigeon…les tajines…les fruits secs…la fleur d’oranger… les épices …tout !

Ta plus grande fierté?

J’imagine le jour de la naissance de chacun de mes deux enfants, avec ce sentiment d’avoir accompli un petit miracle qui ferait que ma vie ne serait plus la même. Je ne suis pas souvent fière de moi, ce n’est pas dans moi…J’y travaille… mais là c’était surtout d’avoir cru en mon destin de maman alors que la médecine m’interdisait tout espoir d’avoir un jour des enfants biologiques et de m’être battue contre cette fatalité.

Qu’emporterais-tu avec toi sur une île déserte ou dans ton coin de paradis?

Une bouteille de champagne Jacquesson, cuvée 1996 ; des livres et surtout la saga Malaussène de Daniel Pennac car je suis amoureuse du héros Benjamin. De la musique en boucle (tout Mozart, Archive, TrentemØller, Nils Frahm, Pantha du Prince et quelques classiques de la chanson française d’Aznavour à Gainsbourg en passant par Barbara et Véronique Sanson).

Ce serait où ?

Ce serait à Jericoacoara, un village de l’état de Céará à l’est du Brésil, au bord de l’océan au cœur d’un parc national. Dunes de sable blanc, coucher de soleil incroyable rythmé par la capoeira des adeptes sur la plage, lagunes d’eau douce tout autour, village piéton dont les rues ne sont que sable, bordées de poussadas (gîtes locaux), d’après les souvenirs que j’en ai, il y a 20 ans.

Si un génie t’offre de réaliser 3 vœux, quels seraient-ils ?

Sans hésiter : plus de vraie démocratie dans le monde ; plus d’humanité aussi et moins de discriminations.

Personnellement, une maison à nous ; une famille unie et une année sabbatique tous les quatre pour un voyage initiatique autour du monde en mémoire de personnes chères disparues (Japon, New-York, Canada, Birmanie, Cordillère des Andes…).  

Ton activité perso que tu ne partages pas?

Mes 2 heures de danse africaine par semaine et mes sessions piscine en plein air l’été dans toutes les piscines du district.

As-tu une devise ?

Celle pour mes enfants : aimer, apprendre (la seule vraie source de liberté), partager (le bonheur, les joies, les rires, les peines, ses idées et ses rêves).   

Si tu pouvais rencontrer une personne même disparue et discuter un moment ?

Simone Veil pour lui dire toute mon admiration pour la personne qu’elle fut. Pour les avancées sociétales en faveur des femmes que nous lui devons ; pour son engagement dans la construction européenne et la réconciliation franco-allemande ; pour savoir ce qu’elle ferait encore aujourd’hui pour lutter contre les discriminations faites aux femmes et les inégalités auxquelles elles doivent faire face.

Ton prochain plus grand défi à l’ASMAV ?

 Maîtriser à la perfection le jargon et le répertoire lexical des médecins et leur utilisation experte des acronymes